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L’hiver approche, et pourtant, les journées de campagne électorale s’allongent. Engagés dans une empoignade incertaine, tendue et souvent confuse, Kamala Harris et Donald Trump multiplient les déplacements et les prises de parole. Les coups fusent. Chaque heure est un heurt. A deux semaines d’une élection présidentielle, le 5 novembre, qui mettra à l’épreuve l’Etat de droit américain et la solidité des procédures de vote, les candidats se focalisent sur un nombre réduit d’Etats pivots, qu’ils labourent avec ardeur. Arizona, Nevada, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie : c’est là que se joue la course aux 270 grands électeurs indispensables pour entrer à la Maison Blanche.
Il suffira peut-être d’un comté, d’une ville ou d’un quartier favorable, pour faire basculer le résultat au profit de l’un ou de l’autre. A moins que, derrière les sondages, souvent contradictoires, ne se dessine une surprise : une victoire plus franche, plus indiscutable que ne l’envisagent la quasi-totalité des experts. Déjà 14 millions de bulletins ont été enregistrés, dans le cadre des différentes procédures de vote anticipé, en personne ou par courrier.
Aucun des deux candidats ne s’impose nettement comme l’incarnation du changement, puisqu’ils ont tous deux à répondre du passé. Kamala Harris mise sur l’effet repoussoir du trumpisme et sur un sujet de mobilisation puissant : l’avortement. Donald Trump, lui, insiste sur le coût de la vie et la question migratoire, les deux vulnérabilités de l’administration Biden, en peignant à gros traits une Amérique en décomposition. La part des électeurs indécis ne cesse de diminuer à l’approche du scrutin, mais cela ne traduit pas une vague d’adhésion massive à l’un ou à l’autre.
Au cours de la seule journée de lundi 21 octobre, Donald Trump a participé à plusieurs événements en Caroline du Nord, s’exprimant devant les caméras, avec en arrière-plan des ruines causées par les ouragans récents. Kamala Harris, elle, a choisi un format inhabituel, une conversation posée aux côtés de la républicaine Liz Cheney, devant une assistance assise. La première de ces discussions a eu lieu dans la banlieue de Philadelphie (Pennsylvanie), avant que les deux femmes ne rejouent leur complicité à Royal Oak, dans le Michigan, puis dans le Wisconsin. Objectif : séduire les républicains modérés, guère conquis par la troisième candidature de Donald Trump mais ayant parfois du mal à franchir le pas et voter démocrate.
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